La communication managériale pour transformer la parole en impact : l’idée de Sorin

Christine Bénard, forte de plus de 20 ans d’expérience dans la direction de grands sites industriels et aujourd’hui Senior Advisor chez Sociabble, partage dans cette série d’articles des histoires marquantes vécues sur le terrain. À travers ces récits, elle explore les leviers clés de l’engagement en entreprise et imagine comment, avec les outils d’aujourd’hui – notamment Sociabble –, ces dynamiques auraient pu être amplifiées. Après les histoires de Pierrot, Jean-Marc et Margaret, voici celle de Sorin.

Début des années 2000. À l’époque, je dirigeais la division Valeo Thermique Habitacle Europe.

Un jour, lors d’une visite sur notre site en Roumanie, un souvenir est resté gravé dans ma mémoire.

Le site venait tout juste d’ouvrir, et déjà, c’était un succès ! La production d’appareils de chauffage pour Dacia nous avait valu un prix fournisseur prestigieux.

Je voulais remercier les équipes pour leur travail incroyable, partager notre vision d’avenir, leur expliquer le rôle stratégique que leur usine allait jouer. Mais surtout, je voulais les écouter : entendre leur vécu, leurs envies, leurs idées.

L’idée de génie de Sorin

Je voulais marquer le coup, trouver un moyen original de communiquer. L’idée m’est venue de demander à Sorin, le charismatique responsable de l’atelier de production : qu’est-ce qui aurait fait plaisir aux collaborateurs ?

Il m’a dit : « Ce serait bien que vous leur adressiez un petit message… mais dans notre langue ». Comme je n’avais pas pris le roumain en option à l’école, j’ai écrit un petit discours en français que Sorin m’avait traduit gentiment en roumain. Heureusement, il me l’avait aussi transcrit en roumain phonétique !

Le grand jour est arrivé : on a arrêté la production, rassemblé tout le monde… et je me suis lancée. Je lisais mon texte, tout en faisant confiance, car je n’avais pas la moindre idée de ce que je disais ! J’y ai mis tout mon cœur et la réaction a été incroyable : les collaborateurs étaient tous morts de rire.

Je crois qu’ils n’ont absolument rien compris à ce que j’ai raconté, mais l’essentiel était là : la glace était brisée, et j’étais la première à en rire. Ce moment a créé un véritable lien. Ils ont, je pense, apprécié l’intention. Vingt ans plus tard, je m’en souviens encore avec émotion.

La communication était pour moi vitale, et ce n’est pas un hasard si, en 2004, nous avons reçu, des mains de la directrice de la communication Groupe, le prix de la meilleure communication interne.

Mais je ne communiquais pas par obligation : c’était naturel, un plaisir. J’encourageais également tous les managers à cultiver une communication active, autant pour leurs équipes que pour eux-mêmes.

Réussir sa communication managériale : les clés du succès

Voici quelles sont, selon moi, les 5 briques d’une communication managériale réussie.

1. Informer, mais avec clarté et authenticité

Une communication managériale efficace repose d’abord sur l’information. Informer les collaborateurs sur la stratégie (où nous allons) et sur les plans opérationnels (comment nous y allons).

Les messages doivent être clairs, transparents et faciles à comprendre. Pour cela, privilégions les visuels (graphiques, vidéos) et choisissons la qualité plutôt que la quantité.

Il est également essentiel de prévoir des boucles de retour : permettre aux collaborateurs de poser des questions, recueillir leur feedback et surtout y répondre. Créer des attentes sans suivi est contre-productif.

Si des difficultés surgissent, le silence est le pire des choix. L’information doit être mobilisatrice, et s’accompagner d’une communication de proximité, au quotidien.

2. Déployer une communication adaptée localement

L’information doit être relayée à tous les niveaux hiérarchiques, chaque manager la traduisant dans son contexte local. Plus on est proche du terrain, plus le discours doit être concret, pratique et dans la langue des collaborateurs.

Des supports adaptés sont nécessaires pour aider au déploiement, mais il est tout aussi crucial de former et coacher les managers intermédiaires. Ils doivent être à l’aise pour transmettre, mais aussi pour écouter et intégrer les retours.

Il faut veiller à ce que le « cascading » d’information ne renforce pas les silos : des sessions de partage transverse doivent compléter le dispositif.

3. Instaurer un vrai dialogue bottom-up

La communication managériale doit se faire dans les 2 sens : le bottom up ne doit pas être le parent pauvre. Chaque collaborateur doit pouvoir donner du feedback, même négatif et je dirais même, encore plus s’il est négatif. Le pire serait que le mécontentement ne puisse s’exprimer que par des grèves ou des débrayages.

Avant d’en arriver là, il faut donc mettre en place des capteurs d’écoute : dialogues informels, boîtes à idées (à exploiter réellement), sondages et enquêtes de satisfaction.

Souvent les petites irritations (« il fait froid dans l’usine », « la presse 4 perd beaucoup d’huile » …) peuvent être traitées très rapidement. Cela évite qu’elles ne dégénèrent en frustrations plus profondes, quand c’est trop tard !

4. Aligner communication et culture d’entreprise

La communication managériale doit être alignée avec la culture et les valeurs de l’entreprise, sur le fond et la forme.

J’ai connu un dirigeant prônant la bienveillance et l’implication, mais dont les équipes ressentaient une forte coupure entre la direction et le terrain. « Pas d’écoute, pas de considération, pas d’information », disaient-elles.

Nous avons travaillé ensemble sur ce sujet, avec succès : changer des comportements managériaux ne se fait pas par miracle, mais des gestes concrets de communication peuvent amorcer un changement profond. La cohérence entre paroles et actes (« walk the talk ») est essentielle.

5. Assurer la cohérence entre communication interne et externe

Enfin, il faut garantir cohérence entre ce qui est communiqué à l’extérieur et ce qui est communiqué à l’intérieur.

Il est souhaitable que la communication externe (institutionnelle, RH, sur les réseaux sociaux) soit facilement accessible en interne.

Quand tel est le cas, on est agréablement surpris de voir comment les collaborateurs peuvent devenir de véritables ambassadeurs. En effet, souvent, leur fierté d’appartenance est un moteur d’engagement très fort.

Ah si j’avais eu Sociabble ! Quel impact dans la communication managériale ?

Comme nous l’avons vu plus haut, la communication managériale de qualité se fait beaucoup sur le terrain, et il n’est pas question que la technologie remplace ces moments tellement riches humainement.
Mais si j’avais eu Sociabble à l’époque, cela m’aurait donné un sacré coup de pouce. Car quand on a plusieurs usines et des milliers de collaborateurs répartis dans le monde entier, qui parlent 15 langues différentes, il est évident que tout ne peut pas se faire sur le terrain.

Concrètement, Sociabble aurait permis de :

• Communiquer régulièrement avec l’ensemble des collaborateurs, en différenciant les messages en fonction des publics.
• Diffuser les informations dans la langue de chacun, grâce aux fonctionnalités de traduction automatique intégrées.
• Organiser des sessions de questions-réponses en direct, avec une synthèse intelligente des échanges, pour faciliter la compréhension et garder une trace mémorisable.
• Fournir aux managers des supports prêts à l’emploi, pour leur permettre de relayer les messages de manière alignée mais adaptée localement.
• Donner à chaque collaborateur un accès simple – via smartphone ou écrans d’entreprise – à toutes les informations clés pour comprendre la stratégie de l’entreprise et sa propre contribution.
• Maintenir une communication de proximité, même à grande échelle, en combinant interactions humaines et outils numériques.
• Renforcer l’engagement en donnant du sens, en valorisant la contribution individuelle au projet collectif.

Avec Sociabble, la communication managériale gagne en simplicité, en impact, et reste profondément humaine.

En conclusion : être proche, même à grande échelle !

En y repensant, l’histoire de Sorin illustre à merveille ce que doit être une communication managériale réussie. En quelques mots, il avait su capter ce qui comptait vraiment pour ses équipes : être considérées, écoutées, reconnues dans leur identité et leur singularité.

Ce jour-là, en osant parler leur langue – même maladroitement –, j’ai compris à quel point l’intention compte autant que le message.
Créer du lien, donner du sens, montrer de l’attention sincère : c’est cela, le fondement de toute communication efficace.

La technologie ne remplacera jamais l’essentiel : l’écoute, l’humilité et la volonté de construire ensemble. Aujourd’hui par contre, avec des outils comme Sociabble, nous pouvons amplifier cette démarche : être proches, accessibles, authentiques, même à grande échelle !