Engagement des employés ~ 8 min

EDF : Engager les collaborateurs dans une nouvelle politique RSE

Thomas Laydis d'EDF dévoile les clés d'une RSE réussie dans un podcast captivant.

Thomas Laydis est Responsable des médias sociaux et de l’influence chez EDF. Avec son équipe, il est parvenu à engager des milliers de collaborateurs autour de la nouvelle RSE de la marque, centrée sur la transition énergétique et la sauvegarde de l’environnement. Au micro du podcast Masters of Comms, il explique comment le programme d’Employee Advocacy d’EDF, déployé avec Sociabble, est un véritable succès.

MOC: Quels sont les fondements de la nouvelle Responsabilité Sociale (RSE) d’EDF ?

Thomas Laydis: EDF est avant tout producteur d’électricité. Une énergie responsable produite en France à 97% sans CO2 avec un mix énergétique associant nucléaire et les énergies renouvelables : hydroélectrique, solaire, éolien. Nous sommes 160 000 salariés à travers le monde et 130 000 en France, où nous fournissons 30 millions de clients.

EDF est une des entreprises préférées des français, et aussi une des entreprises qui recrutent le plus actuellement. Il est crucial d’attirer à nous des clients et des talents qui viendront nous aider à lutter contre le réchauffement climatique.

Notre Raison d’être est inscrite dans nos statuts depuis mai 2020, au terme d’un travail collaboratif avec les salariés pendant plusieurs mois. Elle se formule ainsi : « Construire un avenir énergétique neutre en CO2, conciliant préservation de la planète, bien-être, et développement, grâce à l’électricité et à des services innovants ».

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MOC: Comment avez-vous organisé la communication de cette RSE, dans un écosystème où de nombreuses entreprises s’expriment sur les sujets environnementaux ?

Thomas Laydis: C’est un travail collectif qui a été engagé il y a bien longtemps, avec la Direction des ressources humaines, la Direction de l’innovation, RSE et stratégie, et bien entendu la Direction de la communication, mais aussi toutes les unités locales, où sont nos 130 000 salariés. L’idée était de s’appuyer sur les nombreux réseaux de collaborateurs d’EDF, en impliquant les jeunes salariés, les moins jeunes et même nos retraités qui partagent toujours et encore cette Raison d’être.

Nous avons également monté un partenariat avec l’association « La Fresque du Climat », qui propose un jeu de cartes pour comprendre les mécanismes du réchauffement climatique et les actions des hommes. Aujourd’hui, ce sont 25 000 collaborateurs d’EDF qui ont déjà été sensibilisés à travers ces ateliers.

Ensuite, à l’aide des communautés d’ambassadeurs, nous communiquons sur les solutions proposées par EDF à tous les niveaux : le nucléaire à faibles émissions de CO2, le renouvelable ainsi que tous les services que nous apportons (par exemple, rénovation de bâtiment, installation de pompe à chaleur, etc.).

MOC: Comment faire pour générer du lien parmi une communauté d’ambassadeurs si grande et où les métiers sont si variés ?

Thomas Laydis: Les collaborateurs d’EDF ont une grande fierté à travailler et à appartenir à ce groupe. Ils sont fiers de la marque, fiers d’exercer pour un service public. Les communautés d’ambassadeurs se sont donc créées facilement.

Le plus important, c’est d’accompagner au mieux ces communautés. Il faut surtout leur fournir le bon outil. Quelque chose qui soit simple d’accès, facile d’utilisation et qui leur permette de partager les valeurs et l’actualité du groupe sur les réseaux sociaux, ou ailleurs.

Fondamentalement, chaque individu est déjà un influenceur à son niveau, qu’il soit sur les réseaux sociaux ou non. En famille, avec des amis, on est déjà influenceur : on peut partager nos valeurs, expliquer ce que l’on fait. Et sur les réseaux sociaux, on peut le faire auprès de sa communauté en ligne, qu’elle soit grande ou petite. Je préfère moi-même travailler avec des leaders d’opinion dont la communauté est réduite mais très attentive et très affinitaire, ce qui génère plus d’engagement, plutôt qu’avec des influenceurs qui ont des millions de followers mais que l’on touche peu.

Le bon accompagnement des ambassadeurs d’EDF consiste aussi à leur donner un cadre et des lignes de conduite. Car les réseaux sociaux sont un espace public de prise de parole. Finalement, il faut bien évidemment leur proposer des contenus de qualité et pertinents, pour qu’ils puissent les partager.

MOC: Comment avez-vous converti votre Raison d’être en éléments de communication concrets, par exemple en contenus sur les réseaux sociaux ?

Thomas Laydis: Il y a quatre piliers fondamentaux à la Raison d’être EDF : neutralité carbone et climat, préservation des ressources de la planète, bien être et solidarité, développement responsable. A chaque fois que l’on imagine un contenu, on essaye de le rattacher à un ou plusieurs de ces piliers, voire à l’intégralité de la Raison d’être elle-même.

Nous voulons aussi apporter à chaque communication une preuve tangible de l’action d’EDF. Nous sommes une entreprise très regardée, mais heureusement, nous avons à notre disposition de nombreux rapports qui nous permettent d’étayer nos prises de parole.

On s’appuie également beaucoup sur des créateurs de contenu, des leader d’opinion qui parlent à des communautés qui ne sont pas nécessairement affinitaires avec EDF.

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MOC: Comment avez-vous réussi à maintenir l’intérêt et l’engagement des ambassadeurs dans la durée ?

Thomas Laydis: Nos collaborateurs sont de fervents supporters de l’entreprise. Avec notre programme EDF Social Club, ils perçoivent l’opportunité de défendre leur travail et leur action au quotidien. Pour eux, c’est un geste naturel, sans exigence de notre part. Ce que nous apportons, c’est principalement l’outil simple qu’ils nous avaient demandé, et l’animation de la communauté.

Nous fournissons les contenus, nous organisons les campagnes de promotion, nous gérons la « gamification » de l’usage, nous lançons des challenges, des quiz, des sondages pour améliorer l’outil ou les contenus. 

Les ambassadeurs ont aussi la responsabilité des contenus. La curation de news externes vient d’eux. Nous nous chargeons juste de la modération.

MOC: Quels sont les résultats du programme EDF Social Club ?

Thomas Laydis: Le programme a été lancé officiellement en juillet 2021. Neuf mois plus tard, il compte 1 500 ambassadeurs, tous membres actifs, curateurs comme « partageurs ». Ce chiffre est quatre fois supérieur au nombre d’ambassadeurs du programme précédent.

Ce sont un peu plus de 15 000 contenus qui ont été partagés depuis notre plateforme d’Employee Advocacy. Mais ce qui m’a impressionné le plus, c’est notre reach. En 9 mois, nous avons touché plus de 10 millions de personnes sur les réseaux sociaux, preuve que chacun peut exercer une influence positive sur les réseaux sociaux.

Désormais, nous travaillons chaque jour pour recruter de nouveaux ambassadeurs, car les ambitions sont très élevées. Nous voulons faire de l’EDF Social Club une force de frappe contre le réchauffement climatique, car c’est ce qui est important, dès aujourd’hui, et pour demain.

MOC: Quels sont vos engagements pour maîtriser l’impact du numérique ?

Thomas Laydis: La vie numérique a aujourd’hui un impact plus important que le trafic aérien en termes d’émissions carbone. Nous avons aussi cette responsabilité, en tant que groupe, de montrer l’exemple sur ce sujet. C’est pourquoi nous avons mis en place des dates limites de diffusion. Toutes nos publications sur les réseaux sociaux ont aujourd’hui une date de péremption. Nous considérons que lorsqu’elles n’ont plus d’intérêt, lorsque l’actualité est passée, nous pouvons les supprimer.

Sans engagement, la durée de vie d’un tweet est de 10 minutes à peine. Donc un post se périme très rapidement. Sut Twitter ou sur YouTube, nous avons fait le ménage pour réduire l’impact carbone de notre activité numérique. Avec ce nettoyage, nos comptes sociaux ne présentent désormais que des contenus de moins d’un an. Et si on souhaite que les collaborateurs soient avec nous, nous devons montrer l’exemple.

MOC: Quels seraient les trois conseils clés pour un responsable de communication qui souhaite engager les collaborateurs autour d’une nouvelle initiative RSE ?

Thomas Laydis: Il faut d’abord considérer un collaborateur comme un individu, qui a ses convictions, ses valeurs et ses envies. Voilà pourquoi, chez EDF, nous avons pris le temps d’écouter les collaborateurs à travers des questionnaires et des interviews. Nous avons ainsi pu comprendre leurs souhaits, ce qui est fondamental. On ne peut pas se permettre de proposer un outil et des contenus qui ne sont pas adaptés.

Ensuite, nous avons souhaité sensibiliser les collaborateurs sur leur capacité d’action et l’impact qu’ils peuvent avoir dans la diffusion des messages de l’entreprise.

C’est aussi important de proposer un accompagnement. Bien sûr l’outil d’Employee Advocacy doit être simple. Mais il faut également l’animer, proposer des contenus d’aide à la prise de parole sur les réseaux sociaux, à la fois par un cadrage de la communication et des conseils pratiques.

Avec ces actions d’écoute, de sensibilisation et d’accompagnement, c’est toute la communauté des collaborateurs/ambassadeurs d’EDF qui s’améliore chaque jour. Un programme d’Employee Advocacy, c’est aussi un levier de transformation des compétences digitales des collaborateurs.


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